Retour à la liste des articles

Le plaisir de la musique

« Il y a des musiques qui rappellent des souvenirs et nous rattachent à notre histoire ». Pour Joël Cesari, la musique va au-delà des notes, elle est un moment de vie, un voyage, une émotion. Entretien à cappella avec le chef de la Chaumière.

En matière de musique comme de gastronomie le chef a des goûts sûrs qui racontent une histoire et touchent droit au cœur. « Lorsque j’étais apprenti nous écoutions U2, c’était une parenthèse dans de longues journées de travail. Ce souvenir est resté gravé. Il y a quelques semaines lors du diner de clôture « Cuisine & Musique » du festival de Haute Cuisine 2018 de Verbier, j’ai naturellement choisi d’associer ma cuisine à la musique de U2, parce que c’est mon chemin de vie, mes racines ». Des notes de musique, Joël Cesari en a plein la tête et s’amuse à pincer la corde de la sensibilité. « La musique est un moyen d’accès à l’émotion. J’aime faire le parallèle avec la cuisine. De la même manière qu’on peut être complètement bouleversé par une voix ou une mélodie, on peut l’être par un plat. Ce sont deux univers de créativité extraordinaires. » Porté par la liberté qu’autorisent les domaines artistiques, imprégné de la force du jazz manouche de Django Reinhardt, de la plume sensible de Yasmina Khadra, Joël Cesari ose créer, abolir les limites, proposer. Dans le grain d’une voix comme dans l’élégante subtilité d’un plat, l’émotion est le sésame qui fait vibrer le chef jurassien. « C’est aussi ça notre métier de cuisinier : être capable de déclencher un frisson, donner l’envie d’encore ». Et comme on réécoute à l’infini un morceau qui nous transporte, les clients de la Chaumière viennent et reviennent déguster la jolie symphonie du chef.

Il y a Renaud, Brel, Jonasz, Cocker. Il y a les notes, celles qui résonnent plus fort, plus longtemps, plus intensément. Et puis il y a l’émotion qui enivre. A la Chaumière la partition de Joël Cesari est de ce registre.